Prise en charge des enfants accueillis à Betsaleel
Un long périple
Pour sauver leur enfant, les femmes tchadiennes parcourent parfois des dizaines de km pour parvenir au centre de Betsaleel. Récemment, certaines femmes accueillies par Betsaleel ont traversé la globalité du Tchad depuis la frontière Soudanaise.
Les raisons sont multiples, un enfant prématuré ou dont la maman est morte en couche voit son pronostic vital engagé dès sa naissance. De plus, 1 enfant sur 5 meurt avant l’âge de 5 ans de maladie ou de malnutrition et 40% des enfants souffrent d’un retard de croissance lié à la malnutrition. Enfin, de nombreux femmes fuient les conflits aux alentours au Lac Tchad où des groupes extrémistes sévissent ou au Soudan.

La prise en charge
Chaque jour, les centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) de Betsaleel accueillent des mères accompagnées de leurs enfants pour des consultations.
Dans un premier temps, une prise des mesures (poids, taille, périmètre brachial) permet un repérage rapide de la malnutrition.
La malnutrition s’accompagne souvent de problèmes tels que la diarrhée, la pneumonie, le paludisme ou la gastro-entérite, car les corps déjà affaiblis par la malnutrition ne peuvent plus lutter efficacement contre ces infections.
L’objectif de cette première consultation est aussi de repérer ces maladies le plus rapidement possible.

Soutien alimentaire et en médicament
Pour les enfants soufrant de malnutrition ou de maladie mais dont le prognostic vital n’est pas engagé.
Betsaleel propose aux mamans et aux accompagnantes un soutien alimentaire en lait maternisée ou en farine enrichie (selon l’âge) qui permet un apport non négligeable et nécessaire au bon rétablissement des enfants.
Betsaleel dispose aussi d’un dépôt pharmaceutique dans ses deux centres qui permet aux mamans et aux accompagnantes d’obtenir les médicaments nécessaire à la guérison de l’enfant à bas prix.

Hospitalisation
Dans le cas de malnutrition aigue sévère, l’enfant est hospitalisé au CREN (Centre de Récupération et d’Education Nutritionnel).
Au CREN, l’enfant sera nourri et soigné entièrement jusqu’à récupération de poids. A la sortie, l’enfant est suivi en ambulatoire. Les enfants qui doivent être hospitalisés pour malnutrition sévère, restent au CREN (Centre de Récupération et d’Education Nutritionnelle) pendant une période de 1 à 2 mois, jusqu’à ce qu’ils aient retrouvé la santé et un poids satisfaisant.
L’enfant est toujours accompagné de sa mère ou d’une femme de la famille si la maman n’est pas disponible, qui s’en occupera tout le long du séjour. Pour les orphelins le plus souvent, c’est la grand-mère paternelle ou maternelle qui remplace la mère décédée. L’enfant ne quitte le centre que lorsqu’il est en pleine forme et que son accompagnatrice est suffisamment instruite pour s’en occuper seule.
Un suivi de l’enfant se fait alors toutes les 2 semaines puis chaque mois sous forme de pesées, mesures et auscultations.

L'accueil des orphelins

Les orphelins sont particulièrement vulnérables au Tchad, et leur prise en charge est un véritable défi économique. Les premières années de la vie d’un enfant sont coûteuses et exigent du temps. Souvent, ces orphelins ont perdu leur mère lors de l’accouchement, et c’est une femme de la famille (grand-mère, tante, sœur, etc.) qui prend en charge ce rôle maternel. Cependant, cela représente un investissement considérable, surtout dans des familles souvent nombreuses.
En plus d’assurer un soutien alimentaire aux enfants pendant leurs premières années, Betsaleel contribue au financement de l’école primaire pour les familles les plus démunies et offre des bourses pour les études supérieures.
Prévention
Des actions de sensibilisation sur nos sites lors des consultations et de l’hospitalisation sont menées face aux problèmes constatés.
L’enseignement est donné sous forme de causeries et de questions-réponses afin que les femmes, pour la plupart analphabètes, retiennent l’enseignement plus facilement. Les thèmes abordés sont : les règles d’hygiène avec l’enfant, environnementales, l’utilisation de l’eau, l’alimentation et les nutriments nécessaires pour une bonne croissance, les soins à apporter à l’enfant…
Sur le terrain, l’association interviendra dès cette année dans les villages proches et les communautés voisines des sites.
Sur le site de Koumra, l’équipe organise de façon hebdomadaire des matinées de vaccination, ce qui permet également d’effectuer un repérage en amont de la malnutrition.
