les (PMI) Centre de Protection Maternelle et Infantile - (CREN) Centre de Recuperation et d'education Nutritionelle
Pourquoi ?
Au Tchad, on constate un manque de capacité des institutions étatiques dans la récupération nutritionnelle : manque de moyens financiers, matériels, humains, manque de centres de santé ou difficulté d’accès à ceux-ci… En effet, l’hôpital de référence national ainsi que les différents centres de santé nous réfèrent les enfants malnutris.
Par ailleurs, il n’existe pas de réseau de prévention coordonné dans le domaine de la prévention et la récupération nutritionnelle.
Qui sont les bénéficiaires?
Les enfants reçus au PMI sont:
- Des enfants entre 0 et 5 ans qui souffrent de malnutrition grave (marasme ou kwashiorkor), souvent accompagnée de diarrhée, pneumonie, paludisme ou gastro-entérite. Leur corps, déjà affaibli par la malnutrition, n’a plus la force de lutter contre ces infections. Les épidémies de rougeole et de méningite sont fréquentes et meurtrières.
- Des nouveaux-nés de moins de 1,5 kg : prématurés ou retard de croissance in utero dû à la malnutrition de la mère ou au paludisme.
- Des nourrissons orphelins ou non qui manquent de lait maternel : décès de la mère à l’accouchement, hypogalactie due généralement à des abcès du sein et à des grossesses rapprochées ou multiples (les jumeaux, voir les triplés ne sont pas rares !)
Quelles sont les principales causes de la malnutrition ?
- Les faibles disponibilités en alimentaire, les prix élevés, l’alimentation non adaptée pour le nourrisson constituent un des problèmes majeurs de la malnutrition infantile.
- Le manque d’accès à l’eau potable.
- Le manque de connaissance de base de l’hygiène, de la nutrition de l’enfant, de la santé de l’enfant.
- Les traditions comme l’ablation de luette, des dents de lait, les scarifications causant des infections graves.
- Le manque de connaissances de la part des mères en raison de leur jeunesse pour certaines, …
- Le taux de mortalité maternelle élevé.
- Le manque de suivi de la femme enceinte qui éviterait la malnutrition maternelle, et pourrait détecter les complications éventuelles, voire la mortalité maternelle à la naissance de l’enfant et donc la malnutrition infantile…
Comment aide-t-on les enfants ?
Suivi croissance :
Le PMI reçoit en consultation externe les enfants accompagnés de leur mère ou un membre de la famille si l’enfant est orphelin. Dans un premier temps, une prise des mesures (poids, taille, périmètre brachial) permet un repérage rapide de la malnutrition. L’enfant bénéficie alors d’une consultation approfondie effectuée par un infirmier qui l’hospitalise, si besoin, au CREN en cas de malnutrition sévère.
Traitement de la malnutrition :
Au CREN, l’enfant sera nourri et soigné entièrement jusqu’à récupération de poids. A la sortie, l’enfant est suivi en ambulatoire. Les enfants qui doivent être hospitalisés pour malnutrition sévère, restent au CREN (Centre de Récupération et d’Education Nutritionnelle) pendant une période de 1 à 2 mois, jusqu’à ce qu’ils aient retrouvé la santé et un poids satisfaisant.
L’enfant est toujours accompagné de sa mère ou d’une femme de la famille si la maman n’est pas disponible, qui s’en occupera tout le long du séjour. Pour les orphelins le plus souvent, c’est la grand-mère paternelle ou maternelle qui remplace la mère décédée. L’enfant ne quitte le centre que lorsqu’il est en pleine forme et que son accompagnatrice est suffisamment instruite pour s’en occuper seule.
Un suivi de l’enfant se fait alors toutes les 2 semaines puis chaque mois sous forme de pesées, mesures et auscultations.
Les mères reçoivent à chaque visite une instruction personnalisée correspondant aux besoins de l’enfant soit dans le domaine de l’hygiène ou le domaine nutritionnel. Le centre contrôle également si la vaccination chez l’enfant a été correctement suivie.
Prévention de la malnutrition :
Des actions de sensibilisation sur nos sites lors des consultations et de l’hospitalisation sont menées face aux problèmes constatés.
L’enseignement est donné sous forme de causeries et de questions-réponses afin que les femmes, pour la plupart analphabètes, retiennent l’enseignement plus facilement. Les thèmes abordés sont : les règles d’hygiène avec l’enfant, environnementales, l’utilisation de l’eau, l’alimentation et les nutriments nécessaires pour une bonne croissance, les soins à apporter à l’enfant…
Sur le terrain, l’association interviendra dès cette année dans les villages et les communautés voisins des sites.
Sur le site de Koumra, l’équipe organise de façon hebdomadaire des matinées de vaccination, ce qui permet également d’effectuer un repérage en amont de la malnutrition. En 2017, le Centre de Vie Béthanie de N’Djamena prévoit avec le concours du district sanitaire, la mise en place de la vaccination au PMI.
Soutien alimentaire :
Les centres bénéficient d’un soutien en produits laitiers qui permet un apport non négligeable et nécessaire au bon rétablissement des enfants. Les mères ou accompagnantes peuvent ainsi compléter les repas des enfants par des biberons ou bouillies enrichies.
Les résultats ?
En 2016, les PMI ont effectué plus de 16000 consultations, plus de 500 enfants ont été accueillis sur les CREN, plus de 90% ont été guéris.